Qu’est-ce que l’amitié?

Bonjour,

J’ai eu hier soir la chance de discuter avec l’une de mes nombreuses amies sur le populaire réseau social Facebook. Une femme que la vie m’a permis de connaître via un homme avec qui j’entretiens une belle relation amicale depuis déjà quelques années. Cette charmante dame m’a suggéré de rédiger un billet sur l’amitié. Autrement dit, elle désire savoir ce qu’est l’amitié pour moi. J’ai trouvé sa suggestion vraiment intéressante puisque, avouons-le, il y a davantage de publications ayant pour thème l’amour qu’il y en a sur cette notion de moins en moins populaire à notre époque où la haute technologie semble avoir pris une place plus que considérable dans nos rapports sociaux. Il ne faut certes pas s’étonner de voir le nombre de suicides s’accroitre de manière presque exponentielle alors que la qualité de vie, à ne pas confondre avec une vie de qualité, s’est grandement améliorée au cours des cinquante dernières années. Non pas que je réfute les bienfaits de la modernité, je ne suis tout de même pas un imbécile, mais ma crainte d’isolement social semble se confirmer dans les rapports gouvernementaux portant sur les études de la population.

Il est tout d’abord utile de définir ce que n’est pas l’amitié. L’amitié n’est pas une instrumentalisation de l’autre envers soi, ni de soi envers l’autre. Elle n’est pas, contrairement à ce que l’on serait porté à croire, une égalité entre deux personnes. Elle n’est peut pas se baser sur la recherche de notre alter ego. En effet, chaque personne sur cette belle planète bleue que l’on appelle la terre est foncièrement différente de ses congénères. Certes, il peut y avoir des valeurs qui sont communes entre les individus mais chacun d’eux possède des caractéristiques qui en font des êtres uniques. De plus, l’amitié ne peut pas avoir pour assise le désir de changer l’autre. Cette différence doit être respectée lors des rapports sociaux.

Maintenant que j’ai exprimé quelques idées sur ce que l’amitié n’est pas, et ne peut être, il est grand temps de voir quelques éléments de définition de l’amitié. Mais, attention! Je ne possède ni la science infuse et, encore moins, l’incarnation de la sagesse. C’est pourquoi qu’il faut retenir que je ne fais que de donner mon opinion sur ce sujet, et ce, à la demande de Manon T. Mon opinion vaut ce qu’elle vaut et, par conséquent, elle est ni meilleure, ni pire que n’importe qui d’autre. D’ailleurs, j’ai longuement réfléchi au cours de la nuit passée sur ce sujet. Voilà donc le fruit de mes réflexions!

Pour moi, l’amitié est ce qui unit fondamentalement les êtres humains car elle a pour élément fondamental la survie du genre humain. C’est un fait scientifiquement prouvé qu’aucune communauté n’aurait pu se construire sans l’émergence du sentiment amical chez les individus. Oui, vous avez bien lu. L’amitié est d’abord et avant tout un sentiment qui surgit dans le cœur de la personne. Un sentiment parfois aussi intense que l’amour. Sans l’amitié, l’homme est un animal condamné à une mort lente et cruelle : une solitude est la pire des prisons.

L’amitié rend l’Homme pleinement humain, voir divin si l’on tient compte des divinités du Parthénon qui entretiennent entre eux des relations amicales.

L’amitié est aussi, à mon humble avis, la reconnaissance pleine et entière de la différence chez l’autre. On doit alors lui donner l’opportunité d’être ce qu’il est, avec ses qualités, mais aussi avec ses défauts. Autrement dit, nous reconnaissons que nous ne pouvons pas être égaux puisque nous avons des différences, mais que celles-ci ne doivent en aucune façon interférer dans nos rapports. C’est l’aveu de ces différences qui nous rend égaux en amitié.

L’authenticité est un prérequis pour une amitié véritable. Comme on dit au Québec; «Mieux vaut recevoir une gifle au visage qu’un coup de poignard dans le dos.» Voilà pourquoi, il est impossible de bâtir une amitié si l’une des personnes est dans l’incapacité d’établir une relation franche. Une franchise qui, parfois, peut blesser mais qui doit toujours être de mise entre les personnes concernées. Ceci rend toute instrumentalisation quasi impossible de part et d’autre. D’ailleurs, un ami n’est pas à notre service comme nous ne pouvons pas être au sien.

L’amitié est aussi la capacité d’avouer ses erreurs et, dans la mesure du possible, de faire amende honorable envers la personne concernée. Par ce fait, le pardon doit être donné sans pression aucune.

Néanmoins, et je crois qu’il aurait été préférable de débuter mon article par ce point, une amitié doit être basée sur la liberté dans ses propres choix et dans ceux des autres. L’amitié se construit au jour le jour et ne peut jamais s’imposer entre les personnes. En résumé, elle doit être librement consentie.

Cela m’amène à me poser cette question : L’amitié serait-elle, en soi, une autre forme de ce que l’on appelle l’amour? C’est possible. Mais, c’est une autre histoire…

Merci de m’avoir lu!

Roland St-Gelais

Québec (Québec)

Canada